Jeudi 13 octobre 2016, il est 19 heures : la Thaïlande est suspensue à la télévision nationale, et s’apprête à encaisser la nouvelle qu’elle redoutait.
« Sa Majesté le Roi Bhumibol Adulyadej est mort paisiblement à l’hôpital Siriraj », annonce le présentateur, visiblement ému, lisant le communiqué du Palais royal.
Le Père de la Nation n’avait aucune prérogative constitutionnelle mais exerçait une forte autorité morale et influençait même l’économie. Ses bulletins de santé ponctuaient, eux aussi, le cours de la Bourse.
Des fondamentaux économiques solides et stabilisateurs
Ces derniers mois, le Palais royal publiait régulièrment des communiqués sur l’état de santé fragile du Souverain. Sans avancer l’idée que la nation était prête à voir son Père fondateur partir, il est toutefois possible d’imaginer qu’elle s’y était préparée. Suite à l’annonce de la disparition du Roi Bhumibol, le premier Ministre Thaïlandais, Prayuth Chan-O-Cha s’est adressé à tous les Thaïlandais mais aussi aux investisseurs : « La vie doit continuer et les acteurs économiques doivent également prendre part pour poursuivre l’héritage du Roi ».
Le peuple pleure son Roi, la bourse reste optimiste
La Bourse avait enregistré une chute de 6,5% en début de semaine dernière, soit trois jours avant l’annonce fatidique, chute due aux manoeuvres des agents de change. Mais l’annonce passée, les actions thaïlandaises ont enregistré leur plus forte hausse depuis 2011 et le baht a même progressé face aux Dollar et à l’Euro comme il ne cesse de le faire depuis le début de l’année 2016. Ce maintien du thaï baht s’explique par les entrées massives de capitaux étrangers, obligations et actions confondues, sur le marché thaïlandais. La Thaïlande est ainsi devenue le deuxième marché émergent en terme d’attractivité des capitaux étrangers avec 13 milliards de dollars, derrière la Corée du Sud.
Ainsi, les jours suivants l’annonce de la disparition du Roi, le SET a gagné 4,6% et le baht a avancé de 0,9% pour atteindre 35,30 pour 1 dollar, selon des données compilées par le Magazine économique et fiancier américain Bloomberg.
Depuis le début de l’année, le SET à gagné plus de 22% et le dollar a chuté de 4% par rapport au baht.
Bloomberg affirme cette performance s’explique par « une bonne tenue des fondamentaux de l’économie thaïlandaise ». Forte de ses atouts : une économie ouverte, un marché intérieur important, une base industrielle solide, des infrastructures de qualité, et une position géographique idéale, au cœur de l’Asie, à mi-chemin entre Hong Kong et Singapour, des liens étroits avec le Japon, la Thaïlande joue un rôle moteur dans la région du Grand Mékong. Avec seulement 0,7% de chômage en 2016 et une croissance frôlant les 4%, la Thaïlande n’a eu de cesse de démontrer son dynamisme économique. Grâce à ses fondamentaux solides, nul ne doute que le Pays s’adaptera à ce changement.
Malgré la mort de son Roi, la Thaïlande, le peuple, l’économie, se relèveront. Comme ils l’ont toujours fait. Et en son honneur. Parce qu’au delà des clichés, le Pays du Sourire est aussi, et surtout, doté d’une immense capacité de résilience : cette propension à se reconstruire après une épreuve comme on l’a vu après le Tsunami de 2004 ou encore les innondations de 2011.
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