Longtemps dominé par l’art traditionnel, la scène culturelle accueille aujourd’hui des artistes engagés aux influences diverses. L’art engagé, qui fait écho à l’actualité, s’est fortement développé ces dernières années. Face aux nombreux bouleversements et changements opérés en seulement quelques années, de plus en plus d’artistes n’hésitent plus à dénoncer les problèmes liés à la modernisation dans le pays du sourire.
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Jirapat Tatsanasomboon
Jirapat Tatsanasomboon est l’un des plus grands artistes thaïlandais de la scène artistique contemporaine. Il a souvent mis l’accent sur l’interaction entre le monde asiatique et la culture occidentale qui, selon lui, joue un rôle dominant dans le pays. Tatsanasomboon participe à diverses expositions dans le monde, mettant en vedette ses œuvres qui fusionnent des éléments thaïlandais avec des chiffres occidentaux. Objectif : sensibiliser les spectateurs au contexte social de la Thaïlande. Au fil des années, Jirapat Tatsanasomboon intégre de plus en plus d’éléments politiques. Classe sociale, conflit identitaire, abus du pouvoir font partie de ses thèmes de prédilection. L’ensemble de son travail dénonce l’occidentalisation rapide de la Thaïlande.
Kritsana Chaikitwattana
Kristsana Chaikitwattana se concentre sur la dissonance entre la réalité et la fiction et la réalité et l’illusion. Le jeune artiste cherche à créer un espace dans lequel les juxtapostions peuvent être unis. Ses œuvres sont un mélange d’élèments de l’art occidental et des enseignements bouddistes. L’une de ses expositions les plus remarquables est sans doute la série Vénus, qui vise à représenter la force des femmes thaïlandaises à la lumière de leurs rôles sociaux dans une Thaïlande à double vitesse.
Vasan Sitthiket
Vasan Sitthiket est l’un des artistes les plus engagés politiquement. Sitthiket traite des problèmes relatif aux sociétés contemporaines. Il critique l’exploitation des classes les plus démunies, la corruption croissante de l’Etat et la bureaucratie. L’artiste travaille toutes formes d’art : dessins, gravures, installations et performances. En outre, il est l’auteur de plus de dix livres et de trois pièces. Souvent désigné comme « l’enfant terrible de l’art thaï », l’artiste, de renommée internationale, pointe activement l’hypocrisie de la société moderne. Il a reçu le Prix Silpathon par le ministère thaïlandais de la culture en 2007.
Rattana Salee
Rattana Salee est un sculpteur réputé pour ses travaux de bâtiments inachevés. Le jeune artiste cherche à dénoncer les élèments qui ont été négligés par la société en raison de sa soif de modernisation rapide. Dans son œuvre, l’artiste tente de représenter à la fois le bruit envahissant des travaux de construction et les appartements devenus un refuge pour tous les habitants.
Jittagarn Kaewtinkoy
Jittagarn Kaewtinkoy vise à refléter le caractère des individus dans ses œuvres, les décrivant souvent avec des couleurs vives et des traits exagérés. Après avoir terminé le Rajamangala Institue en 2001, Jittagan produit une série de portraits de politiciens et de personnalités connues et se questionne sur leur engagement en faveur de la liberté et de la justice. Le jeune artiste établit un parallèle entre les exagérations dans son art et les véritables enjeux de la réalité politique.
Therdkiat Wangwatcharakul
Wangwatcharakul attire l’attention sur la solitude comme une caractéristique de l’urbanisation et de l’isolement, créé par l’anonymat urbain. Cherchant à interpeller son auditoire, Wangwatcharakul a évolué à partir des représentations architecturales à la représentation des chiens ou des pigeons qui rôdent dans les rues des grandes villes d’Asie en quête de nourriture. Le comportement des animaux soulève une comparaison avec les comportements sociétaux.
Maitree Siriboon
Son œuvre est dominée par la figure du buffle, qui se présente comme un signe de l’héritage culturel et historique de la Thaïlande. L’image du buffle, qui incarnait autrefois la réussite du pays en tant que nation agricole de riz, a pris désormais une connotation négative. Maintenant associée à la stupidité et l’ignorance, cette nouvelle percpective traduit l’évolution rapide de la société thaïlandaise. Maitree Siriboon entend redorer l’image du buffle en intégrant une dimension artistique, à l’image de la photographie ci-dessous. L’animal revêt les couleurs du peintre Mondrian.