Le peuple des Lahu, connu pour sa capacité à chasser et ses connaissances herboristes, est originaire du Tibet. Il a migré dans différents pays d’Asie du sud-est, au Myanmar, au Laos et en Thaïlande entre 1870 et 1880. Principalement installé dans les région de Chiang Mai et de Chiang Rai, on dénombre pas moins de 60 000 Lahu au pays du sourire.
Traditionnellement, les Lahu ne possèdent pas de nom de famille. Ils ont juste un prénom composé en deux parties ; la première indique si l’enfant est de sexe masculin (Ca) ou de sexe féminin (Na), la seconde annonce la place de l’enfant au sein de la famille ou le nom du cycle dans lequel l’enfant est né. Les prénoms peuvent ainsi sembler très répétitif.
Différents groupes ethniques
Ce peuple des montagnes est séparé en différents groupes ethniques que l’on peut différencier par les couleurs de leurs vêtements traditionnels très colorés qui définissent leurs places dans la société.
- Lahu Na (ou Musar Dam – les Lahu Noirs)
- Lahu Laba
- Lahu Phu (les Lahu Blancs)
- Lahu Shi (les Lahu Jaunes)
- Lahu Nyi (ou Musur Daeng – les Lahu rouges)
- Lahu Shehleh (ou Musur Na Muey)
Société
La société des Lahu est fondée sur l’égalité des sexes. L’homme et la femme se partagent les différents rôles au sein de la famille et du village. Un proverbe bien connu du peuple des Lahu image bien cette égalité : « Les baguettes ne fonctionnent que par paires ». Les coutumes incitent les Lahu à fonctionner en duo. Le mariage est ainsi une des étapes primordiales de la vie. Ce rite est un passage obligatoire pour ne pas être exclu de la société.
Au sein de chaque village, il y a également le chef, la tête pensante : « To Bo ». Lui et sa femme ont des responsabilités religieuses. Ils sont le lien entre les membres du village et la divinité G’ui-sha. Ils sont également présents pour conseiller, instruire chaque personne et régler les litiges au sein du village. De manière générale le « To Bo » est élu mais lors d’un décès, sa descendance peut prendre sa place.
Religion et Esprits
Une petite majorité des Lahu présents en Thaïlande a été converti au Christianisme cependant, dans l’ensemble, ce sont des animistes car il n’existe aucun mot, que ce soit dans leur langue ou dans la nôtre, pour décrire leurs pratiques religieuses. Ils croient aux esprits qui peuvent être souvent capricieux.
Pour les Lahu, les esprits des ancêtres ou des locaux sont présents pour protéger la population si aucune offense n’a été réalisée. En revanche, les esprits présents hors du village ont une réputation plutôt malveillante. La plupart du temps, ils apportent maladies et souffrances aux personnes qui croisent leurs routes. Outre ces craintes, les Lahu accordent une grande importance aux rituels, en particulier à ceux réservés à la divinité suprême « G’ui-sha » (aussi appelé Aue Za) et à sa femme « A Ema » qui sont les créateurs de la Terre.