Pattaya séduit de nombreux expatriés venus pratiquer leur sport de prédilection sur des terrains toujours plus luxueux pour des prix très attractifs.
Un restaurant, un bar, un magasin et une agence de voyage, autant d’affaires qui ne laissent guère à David Bowers le temps de se tourner les pouces. Et voilà qu’au lieu de profiter enfin des plaisirs de toutes natures qu’offre l’oisive Pattaya, cet entrepreneur Britannique a déjà en tête un nouveau projet d’entreprise. C’est au golf qu’il s’intéresse cette fois.
« Pattaya est devenue aujourd’hui la destination golf numéro 1 . Une telle accumulation de greens de qualité sur une superficie aussi réduite, c’est à peine croyable ».
Le guide de Pattaya dénombre pas moins de 24 greens situés dans un rayon de quarante cinq minutes autour de la station balnéaire, un score tout aussi remarquable mais peut-être un peu moins médiatisé que celui du nombre de bars – supérieur au millier.
« Jouer sur l’un de ces greens vous coûte à tout casser une trentaine d’euros et certains d’entre eux accueillent des compétitions renommées, comme le trophée LPGA Honda », précise l’homme d’affaires.
L’avènement de Pattaya comme paradis des golfeurs ne s’est pas fait tambour battant et cette discrétion tient principalement au fait que, en marge des loisirs plus sages qu’elle propose, la ville n’a pas réduit la voilure du côté des bars branchés et de la vitalité nocturne. Et pourtant, à l’époustouflante pulsation de la nuit, s’ajoutent désormais des distractions diurnes adaptées à un public plus large que le monde des fêtards et la ville compte de nombreux golfs dans ses alentours.
L’empire commercial d’un David Bower reflète tout à fait cette explosion de la diversité des goûts à Pattaya. Après ses débuts sur l’inévitable Walking Street où il possède un bar, l’entrepreneur s’est tourné vers la restauration en ouvrant Le Mahattans, un établissement luxueux qui propose une cuisine internationale variée. « Ici, on peut manger dans toutes les gammes de prix », déclare-t-il, bonhomme.
La métamorphose de la ville et de sa fréquentation s’est surtout jouée en périphérie, dans la zone qu’on a coutume d’appeler le « côté sombre », en raison d’un éclairage public moins tapageur. Sur les rives du lac Mabprachan, le dimanche, à l’heure du déjeuner, on voit affluer au Mullighan’s Irish Pub tout un microcosme de retraités qui a découvert Pattaya grâce au golf.
« La première fois que je suis venu ici, c’était pour taper la balle », nous raconte Terry Phur, un ingénieur des Télécoms à la retraite qui, à soixante dix ans passé, a élu domicile près du lac. « J’adore le soleil, la chaleur et les visages souriants », ajoute-t-il d’un air jovial, confortablement installé sur la terrasse de sa villa.
Son ami John Chapman, âgé de cinquante neuf ans, n’est pas moins assidu sur les greens locaux, mais il s’adonne en outre à un sport peu connu en France et qu’on n’a guère coutume d’associer à l’univers de Pattaya. « Il y a un excellent club de County Bowls, fondé par un fan de ce sport », s’enthousiasme notre sexagénaire, en nous laissant imaginer par le geste la pelouse irréprochable où se pratique cette activité très « British ».
Selon Terry Allen Collins, responsable commercial d’un somptueux programme de villas – « The Vineyard », deux mondes parallèles coexistent aujourd’hui à Pattaya : « Vous pouvez passer ici deux semaines complètes sans jamais croiser les fêtards ».
En marge de Pattaya la survoltée, celle qui attire tant de célibataires, s’est épanoui un autre visage de la ville, avec ses golfs et ses distractions familiales bon enfant, comme le « vol du gibbon » ou le karting… largement de quoi s’occuper.