L’an passé, les pays en développement ont développé 2 fois plus de capacités « Zéro Carbone » pour leur mix énergétique que les pays développés. Ils ont installé 114 GW d’énergie propre (+21% depuis 2016), révèle le Climatescope publié par Bloomberg New Energy Finance, et s’installe ainsi en figure de proue pour la transition énergétique. Ce climatescope répertorie les pays émergents (non-membres de l’OCDE) les plus intéressants pour les investisseurs en matière d’énergies nouvelles.
Les pays émergents, plus concernés que les pays riches ?
Ce rapport pose d’abord la question de l’implication des pays développés (de l’OCDE) dans la transition énergétique. Depuis 2010, les pays émergents ont investis d’avantage que les pays développés dans des projets « verts », c’est à dire dans l’éolien, le solaire, la géothermie, la biomasse et de l’hydraulique. Selon BloombergNEF, cela s’explique par une demande croissante d’électricité, un coût décroissant des nouvelles technologies et des politiques efficaces. Le signe le plus intéressant est la diminution du prix des énergies propres. Elles pourraient bientôt être moins chères que les énergies fossiles !
La construction de nouvelles centrales carbonnées a diminué de 37% en 2017 ! Source BNEF, Climatescope 2018
La Thaïlande a réussi durant la dernière décennie à électrifier la plupart de ses territoires (100% d’électrification). La demande d’électricité continuera sûrement d’augmenter, mais le plus important est d’avoir réussi à inclure toutes les populations et de moins reposer sur le charbon. Le cap peut maintenant être dirigé vers la transition énergétique, notamment dans le plan économique Thaïlande 4.0. Mais cela ne se fera pas sans l’implication des acteurs privés et publics !
La Thaïlande, leader de l’Asie du Sud-Est pour les énergies renouvelables
Comme elle l’avait promis à la COP 21, la Thaïlande prévoit de passer à 20% d’énergie propre dans sa production totale d’ici à 2036. Tout fait penser que la Thaïlande dépassera ce seuil. Concernant l’industrie, elle veut révolutionner les bioénergies, la biochimie et la biophamarcie. Cela devrait permettre de développer un réseau électrique national et propre sur le long terme, qui approvisionnera tout le pays. Ces industries permettent aussi de lutter contre les productions nuisibles de sacs plastiques, d’emballages à usage unique, les pailles en développant des alternatives.
La Thaïlande a ainsi initié un mouvement fécond, et cela se traduit dans les chiffres. Selon le Climatoscope Bloomberg, la Thaïlande est le 4ème pays avec la transition énergétique la plus avancée d’Asie, derrière l’Inde, les Philippines et la Chine. Ces chiffres peuvent être relativisés car s’ils fait bon investir « vert » dans ces 2 géants, la Chine et l’Inde représentent 80% des centrales thermiques utilisant du charbon dans l’ensemble des pays émergents. Ces centrales restent extrêmement polluantes, et devront moins compter à l’avenir.
Les investissements pour les énergies propres abondent en Thaïlande
Les acteurs privés et l’état ont bien compris l’importance de la transition énergétique et s’emploient à en tirer profit. La Thaïlande peut compter sur un marché de l’énergie libéralisé, invitant ainsi banques, crédit-export, assurances et acteurs publics à jouer un rôle important dans la transition. Pour guider entreprises et investisseurs, le ministre de l’industrie a lancé en 2010 le « projet industrie verte ». Ce programme visait à aider les entreprises dans le secteur environnemental et à aider leur transition. Il fédère aujourd’hui 23,000 entreprises, dorénavant certifiées sous la marque « Green Industry Project ».
Le BOI (Commission sur l’investissement en Thaïlande) à quant à lui souligné le bon état de l’investissement dans les produits et industries verts. L’investissement étranger et national ne se sont jamais portés aussi bien pour ces secteurs. Ces chiffres sont extrêmement encourageants et de bonne augure pour l’écologie !
Source : Thailand investment Review, Vol. 28 l No. 5 l August 2018, Thailand Board of Investment (BOI)