Depuis un certain temps maintenant, la question de la mise en place d’une taxe touristique pour les touristes entrant en Thaïlande refait surface de manière récurrente. Cette proposition, bien qu'ayant été maintes fois repoussée, continue de susciter des débats au sein du Conseil du Tourisme de la Thaïlande et au sein du gouvernement. Mais quelles sont les implications de cette taxe et quelles sont les raisons qui justifient son éventuelle introduction ?
Les Motivations derrière la Taxe Touristique en Thaïlande
Le secteur touristique thaïlandais est à un moment crucial, face au défi de financer son développement tout en gardant sa compétitivité sur le marché mondial. Le Conseil du Tourisme continue de faire pression sur le gouvernement pour introduire une taxe de 300 bahts (7,58 €*) sur toutes les arrivées de touristes étrangers.
Selon le vice-président M. Surawat Akaraworamat, les fonds ainsi récoltés seraient utilisés de manière urgente pour améliorer les sites touristiques et les monuments. De plus, le montant relativement modeste de cette taxe ne dissuaderait pas les touristes internationaux de visiter le pays.
Évolution de la Proposition
L'idée d'une taxe touristique en Thaïlande a été initialement évoquée en 2018. Elle prévoyait que les fonds soient répartis entre une assurance médicale pour les touristes étrangers et un fonds de rénovation pour les sites populaires.
Cependant, cette proposition a été mise de côté pendant la pandémie de Covid-19, puis retardée par le changement de gouvernement après les élections générales de mai 2023. Le Premier ministre actuel, Srettha Thavisin, n'a montré aucun intérêt pour cette proposition, préférant plutôt augmenter le nombre d'arrivées internationales en assouplissant les restrictions de visa pour certains pays.
Défis et Controverses
L'une des principales préoccupations concernant la mise en œuvre de cette taxe touristique concerne sa collecte effective. Étant donné qu'elle s'applique uniquement aux touristes étrangers (et non aux Thaïlandais ou aux étrangers détenteurs de permis de travail), ajouter simplement le montant de la taxe au prix des billets d'avion pose problème.
D'autres idées ont été avancées, telles que le paiement préalable par carte bancaire ou QR code, mais le risque de longues files d'attente dans les aéroports et aux postes-frontières reste une préoccupation majeure. Par ailleurs, de nombreux membres de l'Association des Agents de Voyage Thaïlandais s'opposent à l'introduction de cette taxe.
Dans l'ensemble, la question de la taxe touristique en Thaïlande reste un sujet de débat complexe, impliquant des considérations économiques, logistiques et politiques. Il reste à voir si le gouvernement parviendra à trouver un compromis viable entre les besoins de financement du secteur touristique et les préoccupations pratiques soulevées par cette proposition.