Une Biennale est une manifestation artistique et culturelle qui a lieu tous les deux ans. Comme de nombreuses capitales dans le monde et pour la première fois en Thaïlande, Bangkok organise la sienne : Il y aura 75 artistes, de 33 nationalités différentes qui viendront présenter des oeuvres. C’est l’occasion de voir dans plusieurs endroits de la capitale des travaux uniques, qui habillent d’une façon nouvelle des lieux connus, nous permettant ainsi de les voir sous une certaine innocence. Des évènements sont aussi au programme comme des conférences, des ateliers, des visites guidées et des revues. Tout cela jusqu’au 3 février 2019.
Des oeuvres disséminées partout dans Bangkok
La biennale est partagée entre 20 lieux à Bangkok. Centres commerciaux, Hôtels, temples… même le siège de l’Alliance Française Bangkok est mis à contribution en abritant 2 oeuvres d’artistes chinois, la vidéo “Dusk of Teheran” et la peinture “Ma mEre”.
Quelques oeuvres
Yayoi Kusama (Japan) à Central World, BTS Siam
Inflatable Flower Black, Choi Jeong Hwa, Central Embassy
Nino Sarabutra (Thailand) “What will you leave behind ?”, au Wat Prayurawongsawas Waraviharn
Cette dernière oeuvre est sûrement celle qui fait le plus parler. @nino_sarabutra invite le spectateur a contempler la mort et considérer l’influence qu’il aura pendant son passage sur terre. 125,000 minis-squelettes en porcelaine couvre le sol du mausolée, et des tableaux sont aussi présents pour interpeller le spectateur. L’artiste nous invite à marcher pieds nus, pour mieux ressentir l’espace et la sensation de marcher sur un héritage commun tout en laissant sa trace (footprint en anglais).
Un thème d’actualité :“Au-delà du Bonheur”
Les oeuvres s’accordent dans un thème : “Au-delà du Bonheur”. Il explore la positivité, l’énergie prévalante au sein de nos sociétés modernes, qui tendent à mettre le bonheur au premier plan de nos actions. Cela n’a pas toujours été le cas : le bonheur au travail est par exemple une vraie réflexion contemporaine.
Le Directeur de la Biennale Dr. Apinan Poshyananda, explique qu’il a choisi ce thème pour inviter les artistes à exprimer leur opinion sur le bonheur de nos jours, qui est sans cesse remis en cause par l’actualité politique, environnementale, migratoire… Le bonheur est éphémère, et la grandeur des artistes est d’avoir toujours essayé de capturer son immédiateté, de l’interpréter avec différentes intensités et différents mouvements.
Un acte fondateur pour l’art contemporain à Bangkok ?
Bangkok est une ville emplie d’art et de culture. S’ils étaient jusqu’à présent surtout traditionnels et porteur d’un grand héritage, Bangkok opère aujourd’hui un mouvement d’ouverture à un art plus contemporain (sans pour autant renier les racines) et influencé par de nombreuses cultures. Que ce soit le BACC (Bangkok Art and Culture Centre) ou le MOCA (Museum of Contemporary Art), les musées prennent de plus en plus de poids dans cette ville et sont synonymes d’ouverture sur le monde. Vira Rojpojchanarat, le ministre de la Culture, exprime toutefois la volonté de ne pas zapper le patrimoine ancien de Bangkok pour autant : de nombreuses oeuvres d’arts de la biennale se trouvent ainsi au sein des temples, créant une ambiance spéciale. Ce métissage peut être assurément porteur s’il continue à être exploité.
Dans cette optique, la Biennale d’Art de Bangkok se donne pour mission d’attirer une audience thaïlandaise, asiatique et surtout internationale. Les rencontres et les événements devraient être féconds pour Bangkok, peut-être les prémices d’une révolution artistique en Thaïlande ?
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