Depuis trois décennies, la Thaïlande s’affirme comme un leader en Asie du Sud-Est, fort de sa population dynamique, de son secteur touristique et industriel, et d’un contexte économique régional favorable.
◊ Une économie en transition constante
La transformation de la Thaïlande a débuté dès la seconde partie du XXe siècle, le royaume étant passé d’une économie axée sur la production agricole vers l’industrie et le tourisme comme moteur de la croissance.
Le pays s’est alors ouvert aux investissements étrangers. Les années 80 furent prospères, entrainant un dynamisme qui s’est poursuivi dans les années 90.
Il y aura bien la crise de 1997 ayant touché l’Asie du Sud-Est, mais elle ne fut qu’un soubresaut sur l’affirmation du potentiel économique du royaume.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le PIB a été multiplié par cinq entre 1990 et 2017 (de 85 milliards de dollars à 455 milliards), et le taux de pauvreté selon toutes les agences internationales a chuté de manière drastique.
Si dans les dernières années, la croissance économique affiche des chiffres plus faibles qu’autrefois, de l’ordre de 4%, ils peuvent s’avérer trompeurs car la Thaïlande a déjà opéré sa transition démographique, si bien que la hausse du PIB par habitant est aussi forte voire plus en Thaïlande que dans les pays avoisinants.
La Thaïlande forme aujourd’hui la huitième économie d’Asie, un pays moderne accueillant des industries de pointe, dans l’automobile ou les semi-conducteurs par exemple.
Le secteur des services, qui représente près de 40% du PIB, est une autre force du royaume, à travers le commerce, le secteur bancaire, l’industrie du divertissement, le tourisme et les nouvelles technologies.
Dernier projet illustrant ces ambitions, le TRUE Digital Park a ouvert près de la station BTS Punnawithi. L’objectif vise à réunir sous un même toit un incubateur de start-up et des professionnels du secteur.
Fort de ces succès dans ces dernières décennies, des conglomérats locaux ont émergé et pèsent de plus en plus sur la scène internationale, à l’instar des groupes Central, True ou Charoen Popkhand.
Autre symbole des fruits de ces progrès et de fondamentaux économiques solides, la classe moyenne constitue dorénavant la majorité de la population thaïlandaise.
A l’instar des européens, les thaïlandais voyagent, consomment et aspirent à une qualité de vie qui répondent à leurs souhaits et leurs attentes.
◊ Infrastructure
Cette réussite économique peut s’observer à travers les infrastructures, le plus bel exemple étant Bangkok, ville autrefois à la réputation douteuse mais qui a vu son image évoluée, devenant même la ville la plus visitée au monde !
De multiples projets sont sortis de terre en 30 ans, à commencer par le BTS dès 1999, puis le MRT (métro souterrain) en 2004.
Des extensions et des nouvelles lignes vont continuer d’enrichir le réseau de transport en commun afin de couvrir l’ensemble de la mégalopole, entre 2020 et 2030.
Aux lignes du métro va s’ajouter la nouvelle gare de Bang Sue au Nord de la capitale, qui reliera en outre les grandes villes du royaume (Pattaya, Chiang Mai, Khon Kaen), les pays voisins, le Laos notamment, avec une extension prévue vers la Chine.
Quant à l’île de Phuket, elle inaugurera en 2021 sa première ligne de tramway, un moyen de locomotion populaire en Europe qui fera ici sa première apparition en Thaïlande. Longue de soixante kilomètres, le tracé reliera la pointe nord de l’île à Rawai en passant par Phuket Town.
Bangkok compte deux aéroports internationaux. Celui de Suvarnabhumi devrait encore s’agrandir dans les prochaines années pour répondre à la hausse constante du trafic aérien dans la région alors qu’un troisième aéroport pourrait voir le jour à l’ouest de l’agglomération d’ici cinq à dix ans.
D’autres aéroports internationaux voient leur trafic augmenter chaque année, à Chiang Mai (10 millions de passagers) et Phuket (17 Millions de passagers en 2018) notamment.
Pour désengorger et accueillir les passagers dans les meilleures conditions, le gouvernement a déjà confirmé que chacune de ces deux villes sera desservie par un second aéroport d’ici 2025.
U Tapao, l’aéroport à proximité de Pattaya, est un autre complexe qui va gagner en importance dans les prochaines années du fait de sa proximité avec une station balnéaire de renom et du prospère corridor économique de l’est, une zone immense répartie sur plusieurs provinces (Rayong, Chonburi, Chachoengsao) où se concentrent les industries de pointe.
Le pays compte également de multiples aéroports domestiques couvrant les principales villes du pays (Hat Yai, Ubon Ratchathani, Chiang Rai, Udon Thani, Phitsanulok, ect.).
◊ L’architecture
Autre changement de physionomie de la capitale, les tours résidentielles et les gratte-ciels spectaculaires ont fait leur apparition depuis les années 80.
Leur design a évolué au fil des ans et certaines tours emblématiques sont maintenant de standing international, à l’image de la G Tower au carrefour Rama 9 et du building Maha Nakhon près de Sathorn Road, un immeuble devenu le symbole d’une Thaïlande ambitieuse et qui réussit.
Ce changement s’observe aussi dans les villes moyennes et les régions touristiques, à travers des résidences et hôtels de standing capables de satisfaire une clientèle exigeante, aussi bien internationale que locale.
Autre progrès stupéfiant en trente ans, le réseau routier s’est renforcé, et certaines routes, dans le nord du pays ou à Phuket par exemple, sont aussi belles que celles de la côte d’Azur ou de nos montagnes.
◊ Aller de l’avant
La Thaïlande forme aujourd’hui une économie diversifiée et solide sur ses assises que sont l’industrie, les services et le tourisme.
Les gouvernements successifs souhaitent élargir ce potentiel à travers le modèle économique nommé Thailand 4.0.
L’idée est de poursuivre sur la lancée d’une croissance économique soutenue à travers l’innovation et la recherche tout en accordant un soin particulier à la formation (école et université), à la préservation de l’environnement et au bien-être des citoyens.
Le royaume est proche de devenir un pays dit développé, une étape qu’il souhaite franchir d’ici 2035, ce qui ne devrait pas poser de difficultés particulières si le royaume poursuit sur la même lignée que ces trente dernières années.