En concurrence avec près de 2000 projets provenant de 79 pays, deux projets de Thaïlande ont été sélectionnés pour bénéficier du soutien d’un fonds spécial COVID-19 d’une valeur d'un million d’euros.
Le projet apporté par l’Université Rangsit
La première initiative, portée par l’Université Rangsit, se compose de deux micro-projets. Ces derniers consistent à enseigner le français en ligne et à proposer la transformation des masques de plongée en respirateurs via l’impression 3D. Les chercheurs, ingénieurs et étudiants issus de plusieurs facultés de l’Université Rangsit, en partenariat avec deux entreprises privées sont chargés de la conception et de l’exécution du projet. Cette initiative qui génère des effets socio-économiques positifs permet d’apporter des réponses aux besoins du monde universitaire ainsi que de la population dans ce contexte de crise sanitaire.
Qu’en dit l’AUF ?
« Le département de français de la faculté des arts libéraux de l’université Rangsit et l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) ont le même point de vue : quand on crée un projet, ce n’est pas seulement dans l’intérêt d’une personne ou d’un groupe de personne. L’université Rangsit pense toujours à la société et à la communauté humaine. On enseigne toujours aux étudiants qu’il ne faut pas penser seulement à soi-même, mais aussi aux autres. Il faut se demander ce que ça pourra apporter aux autres, et plus globalement à l’humanité. Pour ce projet, nous ne pensons pas seulement aux étudiants Thaïlandais, qui sont l’avenir de notre pays, mais nous pensons aussi aux étudiants et aux habitants des autres pays. L’AUF voit les choses de la même manière.
L’AUF reconnaît l’importance de l’éducation
L’AUF souligne toujours l’importance première de l’éducation, parce que l’éducation est la base pour former des hommes. L’AUF souligne aussi l’importance de développer toutes les actions d’utilité publique, dans les domaines de la santé, de la sécurité et de tout ce qui concourt au bien-être de la société dans son ensemble. Particulièrement pendant la crise sanitaire du Covid, l’AUF a encadré de nombreux projets, à la fois pour résoudre cette crise et pour développer divers autres domaines à long terme. Dans notre département de français, nous enseignons le français à nos étudiants et nous les formons moralement dans la même perspective que celle de l’AUF. Alors, quand l’AUF a lancé cet appel à projets Covid-19, cela nous a paru être un moyen de concrétiser cette intention qui est la nôtre : développer l’éducation à long terme. En tant que pédagogues, nous plaçons bien sûr l’éducation au premier rang, mais nous reconnaissons qu’elle ne peut porter pleinement ses fruits que si l’ensemble de la qualité de vie (santé, sécurité, etc.) est améliorée parallèlement.
Les initiatives de l’université de Rangsit
Le président de notre université est toujours soucieux d’aider autrui, et non seulement il en a l’intention, mais il s’efforce de traduire ses pensées en actes. Ainsi, au plus fort de la crise du Covid et du ralentissement économique qu’elle a entraîné, notre président a mis en place une distribution quotidienne de nourriture et d’autres produits de première nécessité, à l’université, durant un mois. C’était une aide ouverte à tous. Elle visait surtout à aider les habitants modestes des environs. C’est notamment le cas des travailleurs journaliers, dont la situation économique était très rapidement devenue critique. Le président a fait appel à la générosité d’entreprises locales et à la communauté universitaire, y compris d’anciens étudiants, qui ont fourni de l’argent, de la nourriture et des produits tels que du gel désinfectant et des masques de protection. C’est notre vision de l’éducation : l’université Rangsit, en tant qu’établissement éducatif, se demande toujours comment aider la société dans tous les domaines.
L’université de Rangsit, toujours prêt à aider la société
A l’université Rangsit, la plupart des facultés aident à résoudre différents problèmes liés au Covid. Par exemple, les facultés d’architecture et d’ingénierie de la santé se sont associées pour créer un masque de protection pour le Covid sur la base d’un modèle de masque de plongée. La faculté d’ingénierie a créé des appareils de prévention et de désinfection tels qu’un sas de désinfection, utilisés à présent non seulement à l’université, mais aussi à l’aéroport Suvarnabhumi. Ces initiatives sont tout à fait en phase avec la philosophie de l’AUF, qui encourage toujours à penser à la qualité de vie, à la qualité personnelle des hommes, à l’intérêt de toute la société. Par exemple, le masque de protection créé par l’université doit être perfectionné pour devenir utilisable sur le long terme, car nous ne savons pas quand la crise du Covid se terminera. Le but est qu’il satisfasse les attentes des médecins. Quand nous avons vu que d’autres facultés s’étaient associées pour fabriquer ce type de masques, nous avons voulu y associer l’AUF en lui demandant de soutenir ce projet. Quand nous avons obtenu le budget du projet Covid, nous étions très contents d’avoir ainsi la possibilité de mettre nos principes en pratique en soutenant le projet de masques de ces autres facultés. Nous voyons la générosité des personnes qui consacrent leur vie aux autres, comme les médecins. Nous voulons les aider, par exemple en contribuant à les équiper en masques de protection. Donc ce projet répond à toutes nos intentions : éducation, formation morale, qualité de vie de la société. Le budget que nous avons reçu est un encouragement à faire de bonnes choses. Nous espérons que ce projet sera le plus utile possible.
Une amélioration de la qualité de l’éducation en vue
Parallèlement aux masques, nous avons voulu saisir cette opportunité pour développer l’éducation selon nos vœux. En effet, nous voulons développer l’éducation thaïlandaise de manière à ce que sa qualité soit reconnue et qu’elle trouve sa place dans l’éducation mondiale. Cela sera profitable en premier lieu à nos étudiants, ainsi qu’à leurs parents. Nous souhaitons que les parents aient le plaisir et la fierté de constater la réussite de leurs enfants.
Une collaboration mise en avant
Quand nous travaillons avec l’AUF, nous nous sentons à l’aise, car l’AUF encadre notre travail pour qu’il soit le plus efficace possible, tout en nous laissant la liberté nécessaire à la créativité, à l’initiative et à l’adaptation. Nous pensons que cette vision que nous partageons avec l’AUF devrait être partagée avec le monde entier, pour le profit de tous. Comme exemple de la liberté de réalisation que nous donne l’AUF dans les projets qu’elle encadre, nous pouvons parler des cours de français en ligne. Dans ce projet, l’AUF ne nous limite pas en termes de types de cours ou de système technique. Ce projet nous permet de résoudre le problème de l’enseignement à distance en situation de crise sanitaire, pas seulement à l’échelle de notre département, de notre faculté ou de notre université, mais à l’échelle de toute la Thaïlande. Mais nous voulons aller plus loin, et étendre nos projets à la région Asie-Pacifique, puis au monde entier. Donc, l’équipe du projet des cours en ligne n’est pas limitée à l’université Rangsit : elle pourra intégrer des personnes de l’extérieur, pour le projet comme pour la recherche. Nous devons même étendre notre horizon à la coopération internationale. Ce serait un nouveau chemin pour l’éducation. Dans une crise, il y a toujours en même temps une opportunité. Merci au Covid, qui nous a donné l’occasion de créer ce projet. Merci aussi à l’AUF, qui nous comprend et nous soutient ! », a déclaré Dr Piyasuda Mawai, Doyenne de la faculté des Arts libéraux, l’université Rangsit.
Le projet de l’université de Phayao
L’Université de Phayao se lance aussi dans la lutte contre la pandémie avec la création d’un système de dépistage du COVID-19. Les jeunes chercheurs de cet établissement, en collaboration avec l'Université de Chiang Mai (CMU) et l'Institut de recherche pour le développement (IRD), cherchent à mettre en place une procédure sécurisée de prélèvement et de transport des échantillons et à développer une application web pour la gestion des rendez-vous, l’identification des échantillons et l’envoi des résultats. L’équipe de projet souhaite, dans un futur proche, pouvoir étendre ses solutions innovantes à d’autres provinces du pays.
Ces deux projets thaïlandais ont été valorisés dans le cadre d’un appel à projets international lancé par l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) pour soutenir des initiatives d’étudiants(es), d'élèves-ingénieurs (es) et de jeunes chercheurs(es) liées à la pandémie.
Le but de l’appel à projet
L’objectif de cet appel à projets était d’accompagner la réponse de la communauté universitaire à la pandémie et de soutenir le développement de solutions à impact technologique et/ou social immédiat pour aider les systèmes de santé et les populations à faire face à cette crise sanitaire inédite.
Les initiatives sélectionnées devaient obligatoirement avoir un impact technologique, économique et/ou social évaluable à très court terme. C’est notamment le cas projets valorisant des solutions libres et/ou en conformité avec les réglementations nationales. C’est notamment le cas des projets portés par des femmes.
« Cet appel à projets Covid-19 de l’AUF a révélé toutes les capacités de nos universités membres en Asie-Pacifique à innover et à répondre aux besoins impératifs de la société en période de pandémie. Nous ne pouvons que nous en féliciter et encourager les chercheurs dans cette voie, sachant que cet appel à projet de l’AUF a révélé une nouvelle fois, le rôle crucial que jouent les universités dans le développement des sociétés et dans la réponse à leurs difficultés majeures. », a déclaré Mme Ouidad Tebbaa, Directrice régionale de l’AUF en Asie-Pacifique.