Riz, poissons, tapioca, caoutchouc, céréales, sucre, volailles, fruits… La Thaïlande est un véritable garde manger à ciel ouvert. Aujourd’hui, le pays peut nourrir sa population et exporter ses produits dans le monde entier. Mais que vaut la Thaïlande face aux pays développés avec une agriculture mécanisée ? Et face aux normes environnementales ?
La Thaïlande, une véritable puissance agricole
La Thaïlande fait partie des puissances agricoles asiatiques avec des positions fortes à la fois dans les productions végétales et animales. Elle est championne mondiale de l’exportation de riz, de caoutchouc naturel, d’ananas, de racines de manioc, de poulet, de crevettes….Le secteur agroalimentaire représente 14,3% de l’ensemble des exportations du pays, et compte pour 27 milliards d’exportations.
La Thaïlande entend poursuivre le développement de son agriculture et l’affirmation de son orientation vers l’export, avec l’objectif de devenir la «Cuisine du Monde». Elle dispose de l’industrie agroalimentaire la plus développée d’Asie du Sud-Est. Par exemple, l’entreprise ThaiBev est le seul groupe d’Asie du Sud-est à prendre place dans le top 100 des entreprises alimentaires (74ème en 2015 d’après Food Engineering).
Aussi, la Thaïlande dispose de l’industrie agroalimentaire la plus développée d’Asie du Sud-Est. A l’échelle nationale, il s’agit du premier secteur industriel du pays. Les groupes dominant le secteur agroalimentaire thaïlandais, jusqu’à récemment d’importance régionale, commencent à émerger à l’échelle mondiale. Ainsi, ThaiBev est le premier groupe d’Asie du Sud-est à rentrer dans le top 100 mondial des principales entreprises de produits alimentaires (classé n° 74 dans le classement 2015 du magazine Food Engineering).
Un véritable enjeu national
Couvrant 43% du territoire national, les terres agricoles et entreprises contribuent à hauteur de 12,3% au PIB et mobilise 47% de la population active. C’est donc le pilier du royaume du Siam, même si de nombreuses économies voisines en sont beaucoup plus dépendantes.
Du fait de l’importance des terres agricoles et de conditions climatiques favorables, la Thaïlande bénéficie d’une production de biens agricoles excédant sa consommation domestique. Cela a permis de faire progressivement diminuer le prix de l’alimentation au fil des décennies, en particulier du riz, contribuant ainsi à l’amélioration de la sécurité alimentaire nationale. Désormais, la disponibilité et l’accessibilité de la nourriture n’est plus une question problématique pour une très large majorité de ménages thaïlandais.
Le défi lancé par la modernité
Seulement 3% de l’industrie agroalimentaire est considérée comme participant au plan de la Thaïlande 4.0 selon la chambre de commerce Thaïlandaise. L’agriculture, moteur principal de l’économie gagnerait donc beaucoup à être plus développé technologiquement. Aujourd’hui encore, énormément de récoltes se font à la main, là où les pays riches ont depuis longtemps mécanisés leurs outils de récolte. En France par exemple, de 1990 à 2010, la main d’oeuvre a diminuée de 50% dans le secteur agricole, sans pour autant faire baisser la production. Cela permet ensuite aux populations d’aller dans le secteur secondaire ou tertiaire, créant une économie à plus forte valeur ajoutée… C’est notamment l’économiste Alfred Sauvy qui a théorisé ce phénomène avec sa « Théorie du déversement ».
La modernité comprend aussi un défi environnemental. La Thaïlande pourra-t-elle encore longtemps produire de l’huile de palme et pêcher en masse ? Le climat y met aussi du sien : Les sécheresses sont de plus en plus fréquentes. Cela affecte particulièrement la récolte de riz, qui avait connu par exemple un niveau extrêmement bas pendant la sécheresse de 2015. Ainsi, de nombreux défis se poseront à l’agriculture thaïlandaise. Il faut espérer que cette « cuisine du monde » puissent les relever avec brio.