Lancé en 2011 à Shanghai à l’initiative d’un groupe de jeunes français et belges, le Café des Stagiaires (CS) est depuis peu présent à Bangkok. Retour sur l’histoire et le concept de ce lieu unique. (Interview de Alan Cogels)
Peux-tu peux nous parler de l’histoire du Café des Stagiaires ?
L’aventure a commencé en 2011. Mes 3 associés – élèves de la prestigieuse école hôtelière de Lausanne – effectuaient leur stage de fin d’études dans un restaurant de Shanghai. Ils avaient, depuis quelques temps déjà, l’envie de créer quelque chose bien à eux, ensemble, et là-bas, à Shanghai, ils ont senti que de nombreuses opportunités pour ouvrir un nouveau business s’offraient à eux. Ainsi, ils ont monté le premier Café des Stagiaires, puis, ils sont retournés à l’école 6 mois afin d’achever leur cursus. Pour les remplacer, ils ont, à leur tour, embauché des stagiaires. Et le « Café des Stagiaires » est né.
Aujourd’hui, en 2016, il existe 3 Cafés des Stagiaires à Shanghaï, et un restaurant « la Pétanque ».
Le petit dernier, c’est celui de Bangkok, qui a ouvert en juillet 2015, Soi Sathon 12 à Silom !
Quelles ont été les difficultés rencontrées lors de l’implantation du Café à Bangkok ?
Le choix de l’emplacement ! Il y avait beaucoup de quartiers à Bangkok. Bien qu’étant Belgo-Thaï (comprenez à moitié Thaïlandais et à moitié belge), je n’avais jamais vécu à Bangkok et ne possédais, par conséquent, qu’une vague connaissance de la ville. Pas assez suffisante pour déterminer un emplacement pertinent. Je suis donc venu réaliser une étude de marché au cours de l’été 2014. J’ai étudié les quartiers, la clientèle, les bars, les concepts… J’ai aussi comparé les prix au mètre carré des biens immobiliers des différents quartiers, et enfin je me suis intéressé à la clientèle qui fréquentait tel quartier plutôt qu’un autre.
Pourquoi Silom/Sathorn ?
Pour chaque implantation, l’équipe du Café des Stagiaires a toujours privilégié des endroits en pleine mutation, en plein développement et avec un fort potentiel. Un quartier montant donc et dont la notoriété n’est pas encore installée. C’était justement le cas de Sathorn/Silom en 2004-2005. En particulier en ce qui concerne les bars/restaurants/boites : Revolucion , Marcel, Kudéta, Rocket, la Maison Blanche, the Vogue Lougne, Robuchon, Smalls … En parallèle, de plus en plus de gens souhaitent vivre ici parce que c’est calme, et en même temps on y trouve tout. De mon point de vue, Silom Sathorn est le prochain Sukhumvit.
Comment définirais-tu le concept du CS ?
Je dirais que c’est un bar de quartier un peu rétro, typique européen. Le café qu’on pourrait avoir en bas de chez soi à Paris, à Bruxelles. Le café dont on connait le barman ou le patron, et où on aime bien venir régulièrement boire un petit verre et discuter. On a vraiment voulu reproduire ce concept de « bar de quartier » dans des villes où ça n’existe pas, comme Shanghai et Bangkok. En d’autres termes, on partage un art de vivre que les Asiatiques, entre autres, nous envient.
Quelle est votre cible ?
L’objectif premier est de toucher les expatriés. Pour la majorité, ils connaissent l’atmosphère d’un bar de quartier, ça fait partie de leur culture, et ils aiment bien retrouver cette ambiance à des milliers de kilomètres de chez eux. Mais, comme je viens de le mentionner, nous voulons aussi attirer les locaux pour leur faire découvrir notre art de vivre. En Chine, ça a été compliqué, en revanche ici en Thaïlande, ça fait à peine 4 mois, et on remarque que de plus en plus de thaïs fréquentent le bar. En général, les thaïs adorent les nouveaux concepts, surtout quand il s’agit de cuisine. Ici ils découvrent les bières belges, les apéros français, les spitz italiens…
Que proposez-vous à vos clients ?
Notre offre est plutôt européenne : le vin est français, les bières sont belges et on propose aussi de nombreux cocktails.
On est ouvert de 11h30 à 2h du matin.
On a un happy hour de 16h à 20h.
Entre 16 et 19h, beaucoup passe prendre l’apéro, puis à partir de 19h, d’autres clients viennent dîner ou se détendre autour d’un cocktail, dans un décor un peu plus européen que ce qu’ils ont l’habitude de voir ici à Bangkok.
Quant à notre stratégi de prix, on essaie d’être large et accessible à tous pour attirer différents segments : du stagiaire au jeune actif, sans oublier une clientèle un peu plus âgée (entre 40 et 65 ans). Parmi nos clients, on compte même quelques retraités qui vivent dans le quartier, toujours contents de discuter avec nous.
Vous semblez avoir beaucoup de clients réguliers…
Oui, c’est vrai. On met un point d’honneur à personnaliser la relation avec nos clients. Dans beaucoup d’endroits à Bangkok il y a ce manque de reconnaissance. Pour certains, c’est important d’être considéré, d’être « reconnu » comme un habitué. On a beau aller plusieurs fois par mois dans un restaurant/bar, on ne se sent pas « privilégié ». Nous, au Café des stagiaires, on connait les prénoms de nos clients, on sait ce qu’ils vont boire. C’est une ambiance conviviale et je pense que c’est l’un de nos meilleurs atouts : une relation-client unique et chaleureuse.
D’où viennent vos produits ?
Le fromage est importé de France. Le charcuterie provient aussi de France et d’Espagne. On fait des rillettes maison et du foie gras. On essaye de travailler avec beaucoup de produits frais, du marché. On a voulu faire une cuisine très familiale, quelque chose qu’on pourrait tous faire à la maison, mais qu’on n’a pas vraiment le courage de faire : on a des pâtes à la bolognaise faites maison, des croquettes maisons, des tapas…
Vous organisez beaucoup d’événements ?
On a nos propres événements hebdomadaires :
Le mardi c’est Tuesday is Friday : qui cible plus les jeunes, les stagiaires.
Le mercredi c’est la ladies night.
Le jeudi c’est free tapas de 19h à 21h.
On a aussi des événements plus ponctuels, en partenariat avec des marques. Par exemple on a fait une soirée de lancement pour la Chouffe, et plusieurs soirées avec Absolut.
On accueille également des événements de la FTCC (la Chambre de commerce franco-thaïe), de la French Tech, ou encore des entreprises qui se réunissent lors d’évènements de team building.
Quel est votre objectif sur le long terme ?
C’est de s’établir dans plusieurs villes. On aimerait bien 2 ou 3 CS dans chaque grande ville. On espère continuer en Asie du Sud Est puis à l’international. Le but c’est que les stagiaires reprennent petit à petit le flambeau, et ouvrent à leur tour des cafés !
Fermé le lundi
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