Véritablement adulés par le peuple thaïlandais, les frères français Antoine et Victor Pinto, champions de boxe thaïe, incarnent aujourd’hui un modèle à la fois de réussite et d’intégration. Interview exclusive avec Antoine Pinto, champion du monde de muay thaï.
Bonjour Antoine, peux-tu te présenter rapidement ?
Je m’appelle Antoine Pinto, j’ai 25 ans, je suis français, boxeur professionnel, acteur, modèle et chef d’entreprise.
Pourquoi as-tu quitté le sud de la France pour la Thaïlande ?
Ma famille a décidé de quitter la France il y a 14 ans pour venir s’installer dans le sud de la Thaïlande afin d’y ouvrir un centre sportif nature-aventure. Avec mon frère Victor, nous avons suivi le mouvement et avons fait nos études dans une école thaïlandaise puis nous avons suivi un programme anglais. Ce qui nous permet aujourd’hui d’être parfaitement trilingues.
Comment as-tu découvert le muay thaï ?
Avec mon frère, nous avons suivi les jeunes thaïlandais qui pratiquaient cette activité pour nous faire des amis et apprendre la langue car nous étions à l’époque les seuls occidentaux de la ville. Puis de fils en aiguille nous avons progressé dans cette discipline jusqu’à être repéré par de grands promoteurs à Bangkok. Grâce à eux, nos carrières professionnelles dans ce sport étaient lancées.
Quelles valeurs, le muay thai t’a-t-il transmis ?
Le travail, l’abnégation, le partage, l’acceptation de la souffrance et la capacité à vivre dans l’adversité. C’est une école de la vie où le respect de tous les acteurs qui vous accompagnent est incontournable pour réussir ou espérer réussir.
Avec ton frère, tu as ouvert une école de boxe, peux-tu nous en dire plus ?
Nous avons ouvert il y a déjà 10 ans une école de boxe traditionnelle, le « Siangboxing gym » dans le sud du pays à Bangsaphan et nous venons d’ouvrir une seconde structure à Bangkok le « PFS Pinto Fight Studio ». Ce « muaythai-gym-fitness » est couplé avec un coffee shop et une boutique d’équipements. Dans ce centre, les adhérents peuvent s’initier à la boxe thaïe, perdre du poids ou même organiser des after-work. Le cadre et les équipements de la boxe thaïe sont haut de gamme. Nous accueillons tous les publics et notamment les célébrités du grand et du petit écran qui apprécient venir dans notre complexe. pintofightstudio.com
Comment expliques-tu l’engouement du peuple thaïlandais à ton égard et celui de ton frère ?
Selon moi, c’est le fruit de plus de 10 ans de travail et la contribution des medias qui collaborent avec nous. Etant aussi acteurs, modèles et présentateurs sur des talk-shows, nous avons consolidé une image et un savoir-faire auprès des medias et du public. Par ailleurs, nous sommes très accessibles. Il est important en Asie d’être proche de ses fans et de leur accorder beaucoup d’importance car sans eux votre carrière peut rester au point mort. Enfin, je pense que nous sommes différents des autres boxeurs car nous parlons la langue et nous avons une approche culturelle que les autres n’ont sans doute pas.
Qu’est-ce que tu aimes et ce que tu aimes le moins en Thaïlande ?
Il ne faut pas se poser ce genre de questions en Thaïlande. Il est important de vivre comme les locaux, de les comprendre et de dégager de l’amour pour ce pays. C’est la seule clef qui ouvre les portes et les cœurs.
On entend souvent dire que le XXIe siècle se joue en Asie, qu’en penses-tu ? Y-a-t-il plus d’opportunités ici qu’ailleurs ?
Effectivement, c’est ici que se joue le futur. L’Asie est en pleine évolution et en croissance permanente. En revanche, c’est un lieu où il n’y a pas de place pour les attentistes ni pour ceux n’ayant pas l’esprit d’entreprendre. Il faut être à la fois créatif et réactif car tout va très vite.
Depuis ton arrivée en Thaïlande, trouves-tu le pays changé ?
Oui, en 10 ans la Thaïlande a beaucoup évolué mais les traditions et les us et coutumes sont tenaces et très ancrés chez la population. C’est une bonne chose et de bon augure pour le futur.
Dans ta vie quotidienne, dirais-tu que tu as épousé totalement la culture thaïlandaise ou bien que tu maries ta culture de naissance à celle d’adoption ?
Je ne dirais pas que nous avons épousé cette culture mais que c’est cette culture qui nous a véritablement adoptée. Nous vivons en Thaïlande depuis 14 ans et fréquentons quasiment que des thaïlandais. Aujourd’hui, notre vie est ici et nous ne nous voyons pas retourner en Occident.
Enfin, quels sont tes projets ?
Mon frère et moi, nous continuons notre carrière professionnelle pugilistique en réduisant le nombre de combats car nos affaires extra-boxe nous occupent énormément. Nous sommes en train de mettre en place une franchise de clubs de boxe fitness à notre nom et à notre image. Nous nous tournons aussi vers le cinéma et la télévision avec comme idée de créer, pourquoi pas, nos propres programmes et émissions.